Metzengerstein
est la première nouvelle éditée de Poe. Elle paraît pour la
première fois le 14 janvier 1832 dans The
Philadelphia Saturday courier,
d'abord sous-titrée The
Hungarian myth, puis
A
tale in the imitation of the German.
Cette nouvelle connaît le succès et permet à Poe d'établir sa
réputation. Elle sera, comme beaucoup d'autres, traduite par Charles
Baudelaire qui fera connaître l'auteur en France.
Cette
histoire de 13 pages (format poche) est basée sur la rivalité de
deux familles bourgeoises hongroises (aux noms imprononçables et
surtout inécrivables difficilement "orthographiables" sans
modèle) : les Metzengerstein et les Berlifitzing. Alors si,
comme moi, votre culture littéraire se révèle finalement plus
pauvre que vous ne croyiez, vous penserez tout de suite aux familles
Montaigu et Capulet et vous direz que tout se terminera par la mort
tragique des enfants chéris uniques de chaque famille. Mais … Que
nenni !!! Enfin si … Mais non ...
En
introduction de la nouvelle (je viens de découvrir qu'en
littérature, on dit « épigraphe », pourtant, j'avais
cherché sans succès le terme sur google pour mon précédent
article …), on peut lire cette phrase latine : « Pestis
eram vivus, -moriens tua mors ero. »
Cette citation de Martin Luther (le protestant, King n'était pas
encore né à cette époque) prophétise l'aventure de la nouvelle :
« Vivant,
j'étais ta peste. Mort, je serai ta mort. »
Phrase, qui avouons-le, sonnerait très bien dans un roman
d'épouvante actuel, un post-apo plein de zombies ...
Cette
nouvelle a pour thème principal la métempsychose. Si j'avais su ce
que voulait dire ce terme avant de lire le texte, l'histoire aurait
perdu de son attrait. En vous le disant, je ne spoile en rien le
suspens car le terme apparaît à la 6ème ligne. Si, comme moi
(encore une fois), vous ne connaissiez pas la définition de ce mot,
ne vous inquiétez pas, il s'échappera vite de votre pensée.
Métempsychose,
donc, un sujet clairement fantastique mais auquel je ne pourrais
(pour le moment) adjoindre aucune autre histoire.
Au
départ, une haine profonde entre d'un côté Wilhelm, comte
Berlifitzing « vieux radoteur infirme » ne vivant que
pour ces chevaux et la chasse et de l'autre, le jeune Frédérick,
baron Metzengerstein, tout juste majeur, fraîchement orphelin,
héritier d'une richesse sans limite et menant rapidement une vie de
débauché.
Une
nuit, un incendie prend dans les écuries du château Berlifitzing.
Pendant ce temps, Frédérick est « hypnotisé » dans ses
appartements par une tapisserie relatant le meurtre d'un ancêtre
Berlifitzing sous les yeux de son cheval par un Metzengerstein.
Quand
tout à coup, le cheval semble s'animer …
Ouh
la la, que de suspens … Il va sans dire que cette courte nouvelle
nous tient tout du long en haleine et même si on en devine aisément
la fin, on la lit avec un grand plaisir.
J'ai
découvert sur Comptoir littéraire que cette histoire avait fait
l'objet d'une adaptation au cinéma en 1967 dans Histoires
extraordinaires,
un film contenant 3 sketchs tournés par 3 réalisateurs différents.
Dans le premier sketch, Roger Vadim semble proposer une adaptation
très libre de l'histoire puisque Frédérick devient Frédérica
(interprétée par Jane Fonda) et le comte Berlifintzing devient son
cousin (interprété par Peter Fonda). D'après les commentaires
d'Allociné, il semblerait que ce soit une seconde adptation, la
première ayant eu lieu en 1949. A découvrir peut-être plus tard …
Finalement,
même s'il revient du XIXème siècle, le Poe est atemporel et se lit
aisément. Je pense que je prendrais plaisir à découvrir les
prochaines nouvelles et que j'y reviendrais facilement. Je vais donc
aller tenter une nouvelle incartade, chez Théophile Gautier, cette
fois.
PS :
si vous avez une liste de synonymes à disposition pour les termes
« nouvelles », « textes », « histoires »,
je suis preneur (j'ai l'impression de toujours me répéter).
;)