mardi 27 octobre 2015

L'arrivée des glaces de Green Peyton Wertenbaker

L'Arrivée des glaces (The coming of the ice) constitue la seconde nouvelle de l'anthologie citée dans l'article précédent (Les meilleurs récits de Amazing Stories ; période 1926/32).

Ce récit a été publié pour la première fois dans Amazing en juin 1926. L'auteur alors âgé de 19 ans en était à sa troisième nouvelle publiée. Seulement deux nouvelles SF paraîtront ensuite, Wertenbaker se tournant vers d'autres horizons. Plus d'infos, ici.

« 1930, un savant découvre par hasard un procédé qui permet au corps de se régénérer sans fin et le teste sur son meilleur ami. »

Voilà comment résumer cette nouvelle de 19 pages en une seule phrase et voilà aussi qui montre grosso modo mon avis sur la-dite nouvelle.

« C'est étrange d'être seul, et d'avoir si froid. D'être le dernier homme sur la Terre ... » est la première phrase de l'histoire. À elle seule, elle ruine l'ensemble du récit en annonçant la fin.

La vie éternelle est un sujet qui est traité en « littérature » depuis la nuit des temps. Dans l'Antiquité, les Dieux avaient déjà ce statut. Dans la mythologie grecque, pour qu'un homme devienne immortel, il fallait qu'il accède au rang de héros. Au Moyen-Âge, la quête du Graal cristallise le sujet. Alors avec les progrès de la médecine au XIXème siècle, il n'est pas étonnant que la science-fiction s'approprie le sujet à son tour.

Seulement, dans cette nouvelle, le sujet est survolé. Pas d'annonce générale de la découverte, donc pas d'avancée scientifique révolutionnaire traitée. Pas d'aventure vécue mais une longue accumulation de savoir et une idée de l'avenir rapidement décrit. Évidemment, il est difficile de décrire dans le détail 200 000 ans d'histoire en moins de 20 pages. Résultat, une nouvelle insipide qui nous laisse sur notre faim.

Un petit bémol cependant sur l'intérêt historique de cette nouvelle. Écrite moins d'une décennie après la fin de la première guerre mondiale, on y découvre la prévision d'un autre conflit planétaire qui répond très exactement aux craintes actuelles. Wertenbaker aurait-il été un visionnaire ? Ou bien est-ce le lot de tous les « bons » auteurs de science-fiction ?

dimanche 11 octobre 2015

Les êtres de l’abîme d'Abraham Merritt

 Les êtres de l’abîme (The People of the Pit ) est une courte nouvelle de 22 pages.

Deux aventuriers approchent enfin des cinq sommets qui se dressent comme une main et d'où l'or ruisselle … Soudain, un rayon en surgit, suivi d'une myriade de globes lumineux et de chuchotements. Dernier signe étrange, un homme usé vient à eux : il dit s'échapper de l'abîme bordé par les cinq montagnes.

Bien qu'écrite en 1918, cette nouvelle accroche le lecteur grâce à sa narration à la première personne où le narrateur n'est lui-même que l'auditeur du témoignage. Résultat, on lit l'histoire d'une traite et on ne demande qu'à découvrir une nouvelle histoire de l'auteur.